Aqueduc gallo-romain de Villenave d’Ornon à Bordeaux

(Ier - IVe s. ap. J.C.)


Dégagement du conduit nord à Sarcignan.
Dégagement du conduit nord à Sarcignan.

Un aqueduc gallo-romain a été édifié au 1er siècle de notre ère afin d’acheminer en eau Burdigala (nom romain de Bordeaux), en captant les eaux de la source de Veyres, située aux confins des limites communales de Villenave d’Ornon et de Léognan. 
Elie Vinet, érudit bordelais du 16e siècle, s’intéresse à cet édifice en le cherchant de Bordeaux vers la source d’approvisionnement.

D’autres chercheurs au 19e siècle (dont l’ingénieur Blanc-Dutrouilh) font la même démarche et trouvent certaines portions sur les communes de Bordeaux, Bègles, Talence et Villenave d’Ornon. Ils font un schéma de leurs découvertes, qui sera la base de travail des recherches pour les archéologues du 20e siècle. 
Actuellement, seule Villenave d’Ornon possède des vestiges visibles ou en cours d’aménagement de ces tronçons d’aqueduc. 
Le site majeur situé à Sarcignan comporte les trois façons de construction d’un aqueduc : en souterrain et en aérien sur mur ou sur arche. De plus, il y a une arrivée de deux conduits qui fusionnent, ce qui nous laisse penser qu’un deuxième captage a été effectué sur les sources du Bruca, cours d’eau situé vers la limite communale de Gradignan. 
Ce site, actuellement en propriété privée, devrait intégrer le domaine municipal et sera aménagé en vue de visites après 2020. 
D’autres portions ont été retrouvées dans le bois de Lahontan (site en partie sauvegardé en espace vert dans une résidence privée, rue du 19 Mars 1962) et la seule partie souterraine en état sur 19 mètres non loin delà, qui a été rebouchée (propriété privée avenue F. Coin). Grâce à cette dernière découverte, nous pouvons reconstituer à l’identique les structures de constructions et d’assemblages des tronçons de l’aqueduc et étudier les dépôts calcaires qui ont été retrouvés sur les parois.

D'autres sondages archéologiques ces cinq dernières années ont permis de découvrir deux autres tronçons d'aqueduc : l'une en bord de Garonne, à "Geneste" et l'autre près de la Résidence Sarcignan en janvier-février 2018. Sur ce dernier, les archéologues de Bordeaux Métropole ont trouvé une nouvelle portion jamais identifiée. Il ne restait qu'un radié ayant supporté les arches de l'aqueduc. Les arches sont estimées à 5 mètres de hauteur. Ce radié était posé sur les tons d'arbres entiers, dont la profondeur n'a pu être déterminée, dû fait de l'eau des anciens marais remontant en surface. Une nouvelle technique de construction a donc été vérifiée, étant indiqué dans l'ouvrage de Vitruve.

Des analyses scientifiques sur ces troncs d'arbres ont permis de définir leur espèce, des aulnes, et une datation, entre 35 et 55 apr. J.-C.

En conclusion, l'aqueduc a été construit en même temps que la Burdigala gallo-romaine du Haut-Empire, sous le règne de l'empereur Claude.

 

 Base d'une arche de l'aqueduc

en cours de fouille à Sarcignan en 2003

 

 

Conduit souterrain près de

l'avenue F. Coin

en cours de dégagement

en 2005

A la suite d'une délibération du conseil municipal en septembre 2019, le site de Sarcignan a été acquis par la municipalité en juillet 2020, en vue d'une mise en valeur et une ouverture au public. La gestion en est confiée à l'ARHO. Un premier nettoyage du mur rampant est engagé au printemps 2021 en vue d'une restauration par cristallisation du vestige.



 

 

 

 

 

 

 

Cristallisation du mur