L'église Saint-Martin de Villenave d'Ornon

 

Dédiée à Saint Martin, évêque de Tours (315-397) et artisan de la christianisation rurale au IVe siècle, cette église a subi de nombreux remaniements depuis sa fondation au XIe siècle.

 

Des fouilles succinctes permettent de penser qu’elle a été bâtie sur une chapelle primitive. Deux sarcophages mérovingiens (Ve-VIIIe siècles) ont été découverts en 2013 près du transept nord. La découverte d’un squelette accompagné, dans son sarcophage d’une gourde et d’une coquille permet aussi de confirmer que l’église était un relais, sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.

 

Les recherches architecturales laissent à penser qu’au XIe siècle, l’église était composée d’une nef à contreforts plats construite en petit appareil compartimentée par deux files d’arcature. Ceux-ci supportaient un mur de 65 cm qui recevait une charpente.

 

Le chevet devait compter trois absides, mais les éléments dont nous disposons ne nous permettent pas de savoir comment elles s’ouvraient sur la nef.

 

A la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe, des travaux viennent modifier le chevet. L’abside principale est voûtée en cul-de-four et sa travée droite en berceau brisé sur doubleaux. Son appareil est régulier, en plein cintre, légèrement outrepassé, à double rouleau.

 

Les chapiteaux allongés qui la reçoivent ont un décor compliqué. Leur réalisation datent de la même époque que les chapiteaux sculptés de l’abside. L’arcade qu’ils soutiennent, ainsi que les deux arcs de la première travée de la nef, leur sont antérieurs puisque les travaux de voûtement de l’abside s’appuient dessus.

 

Les deux premières travées ont subi des modifications et des restaurations, mais elles conservent encore des chapiteaux allongés aux angles abattus, au décor sommaire de stries, de volutes simplifiées ou d’animaux affrontés dont l’esprit appartient bien au XIe siècle.

 

Actuellement les statues de ces différents saints et saintes (hormis celle de Saint-Antoine) sont regroupées dans la chapelle Saint-Jean.

 

Le transept actuel, édifié à la fin de l’époque  gothique (XVe-XVIe siècle), a été remanié à l’époque moderne. Il est composé d’un chœur et des chapelles Saint-Jean (appelées  Saint-Michel et Saint-Jean en 1866) et Notre-Dame (Vierge à l’enfant), édifiées en croisées d’ogives au XVIè siècle. Il existait jusqu’à la Révolution de petits autels contre les piliers : Sainte-Catherine, Saint-Antoine et Saint-Roch.

 

 

La sacristie, construite en 1874, remplace l’originale située à l’opposé, à coté de la porte de 1649. Protégée par un porche dans le prolongement de l'ancienne sacristie au XIXe siècle, elle avait été fermée vers 1850. La façade, la chaire et le pilier soutenant la tribune et le clocher furent érigés aux XVIIe et XVIIIe siècle (le cadran solaire date de 1654).

 

Le chœur a été restauré en 1967et un dallage de pierres blanches et de briques roses a été installé par des spécialistes. L’année suivante, des vitraux et châssis de protection ont été mis en place dans le transept. L’escalier et la chaire en pierre, situés contre  le pilier sud près de l’autel, ont été supprimés à cette époque. En 1970, la toiture a été remise en état et les voûtes du XIXe siècle abattues, laissant place à la charpente originelle. De fait, la tribune a été prolongée près du clocher, à côté de l’orgue. Les cloches ont été  électrifiées en 1977 ; le porche restauré entre 1979 et 1982, puis l'abside, en 1984.

 

Plusieurs travaux de réfection intérieure et extérieure sur les murs nord et sud ont été réalisés entre 1985 et 1986, ainsi que la mise en place d’un drainage dans les chapelles. 1991 vit la restauration d’une partie de la toiture et du petit contrefort sud. En 1993 et 1994, des travaux d’entretien de la fenêtre de la sacristie et du vitrail nord ont été exécutés, ainsi que la restauration du beffroi et de la chambre des cloches.

 

Depuis le 12 octobre 1920, l’abside de l’église est classé Monument historique et le reste de l’édifice est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le 21 septembre 1925. L’ensemble a été classé Monument historique en 2008.

Neuf objets (statues, toiles ou bas reliefs) ont été inscrits à l’Inventaire supplémentaire entre 1908 et 1975. Une toile a été volée en 1991 : Adoration des bergers, toile du XVIIIe siècle, I.S.M.H. 1909.

 

D’après les registres paroissiaux et les documents en notre possession,  au moins dix-neuf personnes ont été enterrées dans l’église, en différents endroits entre 1675 et 1789. Le cimetière originel entourait l’église jusqu’en 1856. L’enclos qui entoure le site de l’église et délimitait cet ancien cimetière a été réalisé en 1868, en même temps que le nivellement du terrain. L’aménagement actuel date de 2014.

 

La fabrication de l’orgue, dit de salon, est attribuée au facteur bordelais Henry, vers 1820. Il a été restauré une première fois en 1886, puis en 1963. En 2006, la municipalité et l’Association de recherches historiques de l’Ornon ont fait restaurer et modifier l’orgue, après un appel à souscription. Les travaux, exécutés par le facteur d’orgue Alain Faye, ont permis d’ajouter un clavier, afin de pouvoir jouer un plus grand répertoire.

 

Les travaux de réfection du parvis de l'église en 2013/2014 ont permis de déterminer plusieurs phases d’occupation de l’ancien cimetière dans le secteur nord-est, marquant une utilisation historique du lieu comme espace funéraire. Près de 250 sépultures datant du Moyen-Âge à l'époque moderne ont été dévoilées, mais aussi deux sarcophages mérovingiens (Ve –VIIIe siècles). Quelle que soit la période, la densité d’inhumations est très forte tout autour de l’église, avec de nombreux recoupements, à l’exception du secteur sud, de l’entrée du bâtiment à l’abside, où elles sont plus rares. Les tombes sont en majorité orientées avec la tête à l’ouest.

Deux tombes en coffrage de pierres datant du XIIe et XIIIe siècle, ont été reconstituées dans le porche de l’église. Au moment de leur découverte, ces sépultures ont livré les ossements de deux sujets adultes : un homme âgé d’au moins 20 ans et une femme de plus de 40 ans.

Ces sépultures avaient été construites à l’aide de plusieurs blocs rectangulaires, disposés tout autour du corps et comportaient chacune, une logette céphalique composée de petites pierres, pour accueillir la tête du défunt.

Leurs couvercles sont faits de blocs scellés par du mortier et l'un d'eux est constitué d'un fragment de cuve de sarcophage mérovingien.

 

Plan d’accès

Église Saint-Martin - quartier du Bourg

Avenue du Mal de Lattre-de-Tassigny

Accès bus : Liane 15 et Corol 36

arrêt « Bourg »


Une plaquette a été éditée par la municipalité, avec le concours de l'A.R.H.O.. Elle est mise à disposition dans l'église et est distribuée gratuitement en mairie, dans la limite des stocks disponibles.