VILLENAVE D’ORNON
5 000 ans d’histoire
Villenave d’Ornon, ville-canton de près de 30 000 habitants, est la porte Sud de la communauté urbaine de Bordeaux dont elle fut membre fondateur en 1965.
De la préhistoire à la chute de l'Empire romain
Des vestiges mégalithiques témoignent d'une présence humaine sur le territoire communal, il y a 5000 ans. Il s'agit d'un groupe de cinq sépultures, unique en Gironde, constituées de pierres de poudingues, érigées environ 3000 avant J.C.. Ce site surplombe l'Eau Blanche, une rivière qui prend sa source dans les Landes girondines à Léognan, pour se jeter dans la Garonne, devant l’Ile aux Juifs.
D'autres vestiges d'habitants gallo-romains sont présents à Geneste et Sarcignan. Un aqueduc gallo-romain, datant du premier siècle, partait de Veyres, passait ensuite à Sarcignan où on en a découvert des vestiges en 1973, et continuait par Madère, pour venir alimenter en eau train l'antique Burdigala (nom romain de Bordeaux).
Du Haut-Moyen-Age à la guerre
de Cent Ans…
Au XIe siècle, une église est bâtie sur des restes d'un bâtiment occupé à l'époque mérovingienne, peut-être sur un monument antique. L’édifice comprend une grande nef partagée en trois parties par un alignement de piliers aux chapiteaux sobres et un chevet composé de trois chapelles. Durant le XIIe siècle et le XIIIe siècle, l’église subit des modifications. On lui ajoute une abside en cul- de-four et des chapiteaux décorés.
Cette église est le centre de la paroisse Saint-Martin qui se crée alors et fait partie de l'Archiprêtré de Cernès, dont le siège se trouvait à Gradignan, commune limitrophe de Villenave. Elle est située sur les terres de comte d’Ornon, seigneur fidèle au roi d’Angleterre, duc d’Aquitaine. Le comté d’Ornon englobait alors les paroisses de Talence, Gradignan, Léognan, Canéjan, Cestas, Villenave et une partie de Bègles et de Martillac.
L’origine du nom de Villenave d’Ornon provient de cette époque. Villenave est la traduction en gascon du mot français Villeneuve, c’est à dire ville nouvelle. Elle fût créée par le comte d’Ornon qui avait le siège de son château au lieu-dit « Ornon » sur la paroisse de Gradignan. Il existe encore des ruines visibles de cette forteresse.
En 1274, Guillaume Bernard est fait chevalier par Edouard Ier, Roi d’Angleterre. Il s’engage à protéger par les armes le sud de Bordeaux. Un système de défense sur la frontière sud du comté est instauré sur les bords de l'Eau Blanche, par la réalisation de plusieurs mottes féodales. Seuls deux endroits sur Villenave d'Ornon nous sont connus : Courréjean et le lieu-dit "La Motte Gaillard".
Cette famille comtale jouissait d’une grande influence puisqu’elle possédait des terres et seigneuries d’Audenge à Blaye.
La dernière dame d’Ornon, Marie, dut céder ses terres et droits au roi d’Angleterre entre 1390 et 1399. A cette date, Richard II d’Angleterre fit don du comté à Jean de Beaufort, marquis de Dorset, qui le vendit alors à Henri Bowet, évêque de Bath, puis archevêque d’York.
La guerre de Cent ans fait des ravages, quand en 1405, le comté et sa forteresse sont dévastés par les troupes du comte d’Armagnac, lieutenant du roi de France. Ce coup fut fatal à l’indépendance du comté qui est vendu en 1409 aux maire et jurats de Bordeaux. Il restera en leur possession jusqu’en 1789.
Au XIVe et au XVe siècles, l’église Saint-Martin subit des modifications importantes de sa structure (chapelles, croisée d’ogives). Le Béquet possède alors une chapelle votive dédiée à Saint James : non anglais de Saint Jacques. Villenave et son église voient passer les pèlerins de Compostelle. Au XVIIe puis au XVIIIe siècles, c’est le clocher et la façade qui sont remaniés. L’édifice sera classé monument historique en 1920 (abside) et le reste de l’édifice inscrit à l‘inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1925, ainsi que du mobilier (statue, toiles, cloches ou bas-reliefs) entre 1908 et 1995.
Depuis le XIVe siècle, des petites seigneuries se sont créées sur la paroisse : Carbonnieux, Courréjean, Geneste, Beunon, Montplaisir, La Hé et Bois-Lalande (Sallegourde). Sept moulins apparaissent sur les bords de l’Eau Blanche et de l’Eau Bourde.
D’Henri IV à la Révolution Française
La cure de Villenave est unie à la dignité de trésorier de l'église métropolitaine Saint-André de Bordeaux en 1627 et devient vicairie perpétuelle et ce jusqu'en 1789. Une fronde éclate en 1643 contre l'autorité du roi Louis XIV et son Premier ministre Mazarin.
Des troubles agitent la région et le château de Carbonnieux, appartenant à la famille de parlementaires bordelais de Ferron, abrite pour une nuit en 1649 les troupes royales.
De nouveaux petits châteaux apparaissent aux XVIIe et XVIIIe siècles, entourés de vignobles: Canteloup, Madère, Barret, La grande Ferrade, Montgrand, La Monnaie, Trigant, Couhins, La Gravette, Lahontan, Terrefort, Guiteronde. Leurs nouveaux propriétaires sont issus de la bourgeoisie bordelaise. Le cartographe de Belleyme, venu travailler entre autre sur notre paroisse, devint le parrain d’un petit Villenavais en 1771.
En 1789, la commune est partagée en divers hameaux entourés par de grands domaines, propriétés de bourgeois et nobles parlementaires bordelais. La Révolution permet la mise en place d’une administration municipale distincte de celle de Bordeaux et de fixer le territoire communal.
Villenave d’Ornon depuis le XIXe siècle
Développement urbain et ouverture sur le monde…
De 1844 à 1929, la ville municipale est troublée par une longue polémique autour d'une éventuelle scission de la commune en deux entités distinctes. La première se créant autour de l'église Saint-Delphin au Pont de la Maye et l'autre au bourg. Finalement ce sont les partisans de l’unité qui l’emportent.
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, plusieurs quartiers s’agrandissent : Pont-de-la-Maye, Pont-de-Langon, Hourcade, Sarcignan. L’omnibus relie Villenave à Bordeaux et le chemin de fer passe en 1855 pour rejoindre Langon.
Une politique de construction de bâtiments publics s’organise : l’école du Bourg (1855), la mairie (décidée en 1875 et inaugurée en 1877), l’école du Pont-de-la-Maye (1882), la poste du Bourg (1885). Un champ de manœuvres au Béquet est confié au 18e Corps d’Armée en 1879.
Des visiteurs célèbres sont venus à Villenave : Louis XIV, Napoléon Ier en 1807, le duc d’Angoulême et le duc de Wellington en 1814, la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI, en 1822, Franz Liszt dans les années 1860, le ministre de la Guerre Etienne en 1906 et les présidents Sadi Carnot, par bateau, en 1888 et Armand Fallières en calèche en 1910.
En 1890, la commune est alors partagée en trois quartiers : Pont-de-la-Maye, le Bourg et Courréjean. En 1902 le tramway remplace l’omnibus et en 1911 la commune s’électrifie. D’autres quartiers sont créés dans les années 20 : Chambéry, la Générale, Rouquette, Madère…
La population a quadruplé depuis 1794, passant de 1604 à 6000 en 1936, puis doublé, comptant 10 000 habitants en 1954 et encore doublé jusqu’en 1968 avec 21 464 habitants. Elle atteint en 2014 près de 30 000 habitants.
Un hôpital est créé sur la partie du champ de manœuvres pendant la guerre 1914-1918 comprenant le château du Béquet, construit en 1770 (actuel Hôpital Robert-Picqué, inauguré en 1936).
Pendant la deuxième guerre mondiale, la commune fait partie de la zone occupée et plusieurs résistants originaires de la commune meurent pour la France. Elle est libérée le 28 août 1944 par les F.F.I.
Le château de Sallegourde et son parc sont inscrits comme sites protégés en 1943. Le château lui-même est classé Monument Historique en 2000.
Les années 60 voient l’installation d’usines et d’entreprises dans les quartiers d’Hourcade, Courréjean, Chanteloiseau. Chambéry devient une zone résidentielle avec des petits commerces. La mairie déménage au Pont-de-la-Maye (actuelle C.P.A.M.), puis dans le domaine Canteloup, château d'autant 1777. En 1948, une chapelle, aujourd'hui désaffectée et transformée en appartements, est construite à La Taille.
La nouvelle église Saint-Delphin est édifiée en 1966, ainsi que celle de Sainte-Jeanne-de-Lestonnac à Chambéry en 1967. Actuellement la commune compte dix-huit écoles publiques, une école privée et deux collèges. Une importante activité sportive et culturelle anime ainsi la vie de la commune. Elle offre à ses habitants de nombreux équipements sportifs (gymnases, stades,piscine, patinoire) et des sites réservés à la culture et aux loisirs (bibliothèque, locaux associatifs, écoles de danse et de musique, école du cirque, un chalet dans les Pyrénées à Luz-Saint-Sauveur (65), ...).
Villenave d’Ornon abrite aussi des institutions publiques : l’Institut national de recherches agronomiques, l'Institut des Sciences de la Vigne et du Vin, une trésorerie publique, un poste de police, trois hôtels des postes, un central téléphonique, un centre de secours-pompiers, etc.
Enfin la ville s'est dotée d'un Conseil municipal des Jeunes en 1993, d’un Comité Local de Développement en 1995, d’un Conseil des Sages, d’un Conseil des Adolescents et de quatre Conseils de quartiers en 2008.
Une nouvelle visite présidentielle honore la commune, celle de François Mitterrand en 1982.
Une politique d'échanges culturels et de relations internationales a permis un jumelage avec quatre communes d’Europe : SEEHEM-JUGENHEIM (Allemagne) en 1982, BLANES (Catalogne, Espagne) en 1987 (dissous en 2008), TORRES VEDRAS (Portugal) en 1992 et BRIDGEND (Pays de Galles, Royaume-Uni) en 1994, et l'implantation du consulat du Congo en 1991. Le bâtiment du nouveau consulat fut inauguré en 1996 par le Premier ministre, Joachim YHOMBY-OPANGO, ancien président du Congo.
Texte issu de la plaquette de résumé historique éditée par la municipalité de Villenave d'Ornon, d'après un texte du Comité historique.
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