Nécropole mégalithique de Peyrehaut

 

La présence humaine est attestée depuis cinq millénaires. En effet, vers -3500 av. J.-C., une population du Néolithique s’établit sur un coteau surplombant la rivière Eau Blanche. Elle édifia un village et une nécropole. Ces premiers Aquitains pratiquaient la culture des céréales (orge, avoine, blé), domestiquaient des animaux, pratiquaient la poterie, le tissage et le polissage de la pierre pour créer ou améliorer des instruments ou de armes de chasse. Ils fabriquaient aussi des ustensiles dans des os d’animaux.

 

De nos jours, seule la nécropole subsiste, laissant en témoignage un groupe de cinq monuments : deux allées couvertes et trois dolmens. Ces monuments furent édifiés à partir de blocs de poudingue provenant du site ou des environs immédiats (le poudingue est un conglomérat de silex roulés et noyés dans un sable ferrugineux). Cette nécropole fit partie du domaine de Peyrehaut, puis de celui de Beauséjour, avant d’être vendue pour faire partie d’un espace vert du lotissement Vert Coteau. Le site a été rétrocédé à la municipalité en 1982 et son aménagement a pu être réalisé en 1997.

 

Ce site a été étudié dès 1863 par Pierre Sansas, puis par Léo Drouyn, éminent chercheur bordelais, qui a décrit et dessiné pour la première fois en 1870 les édifices mortuaires. Il indique même un sixième dolmen, depuis disparu, sous l’actuel chemin de Couhins. De nouvelles études réalisées établirent un plan précis du site. Des fouilles archéologiques ont été pratiquées en 1942 par Jean Ferrier puis en 1944-45 par Roger Séronie-Vivien : trois éclats et une lame de silex taillé ainsi que deux haches polies en roches beige et verte, datant du Chalcolithique(2000 ans av. J.-C.), ont été exhumés, sans toutefois mettre à jour la présence d’ossements humains.

 

Ces découvertes sont actuellement exposées au musée d’Aquitaine, à l’exception d’une hache polie en roche verte faisant partie d’une collection privée. Cette dernière a été vraisemblablement amenée lors d’une migration de la population car cette roche n’existe pas dans notre région. Alain Roussot et Julia Roussot-Laroque, conservateurs au musée d’Aquitaine, ont décrit en 1971, dans le catalogue de l’exposition Bordeaux 2000 ans d’histoire, les deux haches polies conservées par le musée.

Un autre chercheur, Marc Devignes, a publié une étude générale du site dans la Revue archéologique de Bordeaux et dans le volume consacré à la Gironde dans l’inventaire des mégalithes de la France, CNRS, 1995.

 

D’autres traces d’occupation préhistorique ont été mises à jour. Ainsi, une hache polie en silex jaune, une pointe de flèche et des éclats de silex microlithes ont été trouvés respectivement à Madère, Saint-Bris et Sarcignan. Ceci s’explique aisément du fait que les populations néolithiques étaient des chasseurs nomades et parcouraient des grandes étendues en vue de chercher de la nourriture, essentiellement près de cours d’eau.

 

Le site a été aménagé pour faciliter la visite des lieux. Un panneau d’information détaille l’origine des dolmens.


Une plaquette explicative est éditée par la municipalité, avec le concours de l'A.R.H.O., et distribuée gratuitement en mairie, dans la limite des stocks disponible.